Delta du Konkouré : Les femmes transforment leur avenir grâce au maraîchage durable
- Guinée Ecologie

- il y a 1 jour
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Sous le doux soleil du mois de novembre, le village de Yatiya s’anime. Entre les rangées de légumes fraîchement plantés, des rires fusent, témoignant de l’énergie et de l’enthousiasme des femmes. Ici, au cœur du delta de Konkouré, la terre raconte une histoire de résilience climatique et de solidarité. Depuis 2024, grâce au projet Mangrove pour le Climat et les Océans (MCO), les femmes de Yatiya et Bonéa transforment leur quotidien à travers le maraîchage « Avant, nous dépendions des marchés pour tout acheter. Aujourd’hui, nous voulons produire nous-mêmes grâce à l’accompagnement du projet. Nous sommes très contentes. » Confie Madame Fofana Aicha, présidente du groupement maraîcher de Yatiya.
Les sites, autrefois envahis par les herbes, s’étendent désormais sur plusieurs hectares. Cependant, la demande reste forte et l’espace insuffisant. Pour répondre à ces besoins, une mission de supervision a été lancée par Guinée Écologie, visant à étendre le périmètre maraîcher et renforcer les compétences des productrices.
Une formation pratique et transformative !
Sous un abri improvisé, les femmes écoutent attentivement les conseils du technicien. La rotation des cultures, la gestion de l’eau, le choix des semences et l’espacement des plantes sont expliqués en détail « Nous avons appris à espacer les plants pour qu’ils respirent mieux, et aussi comment utiliser les herbicides bio.» Sourit Aminata Soumah, présidente du groupement Bonéa, en tenant un arrosoir flambant neuf offert par le projet. Ces gestes simples promettent d’augmenter les rendements et de réduire les pertes.
Des défis transformés en opportunités !
Les contraintes étaient nombreuses les années précédentes : manque de formation adéquate, insuffisance de surface cultivable, et maîtrise partielle des itinéraires techniques « Nous savions planter, mais pas toujours gérer correctement les cultures. Avec cette formation, nous avons appris les techniques nécessaires pour un bon rendement », explique Fatoumata Yarie Camara, bénéficiaire.

Pour répondre à ces besoins, Guinée Écologie et ses partenaires ont mobilisé un consultant en agroécologie pour accompagner les femmes. Des séances pratiques ont été organisées, tandis que des équipes locales ont défriché et labouré le site maraîcher. « Nous avons montré d’abord la théorie, puis la pratique. Les femmes avaient déjà des connaissances rudimentaires, mais cette formation leur a permis de les appliquer correctement. » Explique Daouda Bangoura, consultant en agroécologie. Il ajoute « Nous avons couvert tous les itinéraires techniques : pépinières, compostage pour l’engrais bio, puis plantation. Ces étapes sont essentielles pour un bon rendement. » dit-il
Maraîchage : moteur d’autonomisation et de résilience…
Au fil des jours, le site prend vie. Les motoculteurs s’activent, le matériel est distribué, et les échanges sur les bonnes pratiques s’intensifient « Ce n’est pas seulement des légumes que nous cultivons, c’est notre avenir. » Affirme Mariama Camara, membre du groupement. Pour ces femmes, le maraîchage est bien plus qu’une activité économique : c’est un outil de lutte contre la pauvreté et un pas vers l’autonomie.

À la fin de la mission, les résultats sont visibles : un périmètre élargi, des bénéficiaires formées, des équipements et semences complémentaires fournis. Mais surtout, une communauté soudée autour d’un objectif commun : produire mieux, préserver la nature et nourrir les familles « Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des projets de restauration de la mangrove dans le delta de Konkouré, financés par la Fondation Audemars et le PRCM pour le projet Mangrove pour le Climat et les Océans. La formation pratique de huit jours (champ école) a permis de renforcer les capacités des femmes sur l’itinéraire technique du maraîchage. L’engouement et la motivation des bénéficiaires promettent un résultat concret. » se réjouit Roger Doré, chef de projet.
À Yatiya, le maraîchage devient ainsi un levier de résilience et d’autonomisation pour les femmes rurales. Grâce à l’appui technique et organisationnel du projet MCO, ces communautés s’inscrivent dans une dynamique de production durable, contribuant à la sécurité alimentaire et à la préservation des écosystèmes.
Aliou DIALLO



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